http://www.lefigaro.fr/societes/2008/11/18/04015-20081118ARTFIG00273-berlin-negocie-une-aide-d-un-milliard-d-euros-a-opel-.phpL'Allemagne redoute que son aide à Opel soit siphonnée par General Motors. La décision est attendue avant Noël.
De notre correspondant à Berlin
Le gouvernement fédéral allemand se prépare à venir en aide au constructeur automobile Opel, touché par la crise. Souhaitant se faire une idée précise de la situation, la chancelière, Angela Merkel, a reçu longuement, hier, les dirigeants d'Opel et de sa maison mère, General motors, menacée de faillite. Une autre série de rencontres est prévue aujourd'hui. L'aide en discussion s'élève à plus d'un milliard d'euros. La décision devrait être prise avant Noël, a indiqué hier la Chancellerie.
«Je pense que le gouvernement fera tout ce qu'il faut pour aider la société mais il en mesurera bien sûr les conséquences pour les autres entreprises», a déclaré le porte-parole du gouvernement Ulrich Wilhelm. «Il ne s'agit pas de prendre des décisions que nous serions incapables de reproduire dans des cas similaires» a-t-il ajouté.
Effet boule de neige
Berlin veut être sûr que l'argent donné à Opel ne sera pas en partie siphonné par GM. Opel, qui estime à 2 milliards d'euros les dettes de GM à son égard, réclame une aide publique de plus d'un milliard d'euros sous la forme d'une garantie de crédit. Cependant, redoutant un effet boule de neige, le gouvernement allemand hésite à intervenir. BMW, Daimler (Mercedes Benz) et Volkswagen ont annoncé des chiffres en forte baisse ces dernières semaines. Les difficultés de l'automobile allemande préoccupent les autorités du pays car le secteur emploie directement ou indirectement près d'un travailleur sur cinq.
Le ministre social-démocrate des Finances, Peer Steinbrück, prône une démarche au cas par cas. «Un programme conjoncturel pour l'ensemble de l'industrie automobile n'a aucun sens, a-t-il déclaré au quotidien populaire Bild.«L'État ne peut pas remplacer le pouvoir d'achat privé et n'est pas non plus responsable des erreurs commises par les industriels.» Il a ajouté que le «gouvernement devrait traiter des problèmes éventuels chez Opel uniquement si les 25 000 emplois sont menacés», précisant que le dossier soulevait aussi des problèmes de concurrence.
Peer Steinbrück se démarque ainsi de la chancelière conservatrice, Angela Merkel, qui s'est montrée très sensible, ces dernières semaines, aux difficultés des constructeurs allemands. La gestion de la crise est devenue un enjeu des élections législatives de 2009.
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