La Ligue de football invalide le contrat de Guy Roux !

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La commission juridique de la Ligue (LFP) a refusé, par 3 voix contre 2, d'homologuer le contrat de Guy Roux avec le RC Lens au motif qu'il a dépassé l'âge limite selon la charte du football professionnel, mais le club artésien va faire appel dès jeudi devant le CNOSF.

"La commission, par trois voix contre deux, rejette le contrat au motif que M. Guy Roux (68 ans) est âgé de plus de 65 ans, l'âge limite selon la charte du football professionnel", a expliqué André Soulier, le président de la commission juridique.

"En l'état, le contrat n'est pas homologué, a-t-il précisé, mais il s'agit d'un point de droit. J'insiste sur: +en l'état+. La charte, qui dit qu'+aucun contrat ne sera enregistré en faveur d'un éducateur ayant dépassé cet âge+, s'imposait à la commission".

"Mais le droit européen, qui prévaut, interdit la discrimination par l'âge à l'embauche, a ajouté M. Soulier. On peut imaginer Guy Roux et le RC Lens se pourvoir contre cette décision et aller jusqu'au CNOSF (Comité national olympique et sportif français)", a encore dit M. Soulier.

"Je suis très déçu, je pensais que le bon sens l'emporterait, a d'ailleurs indiqué le président lensois, Gervais Martel, visiblement abattu par la décision de la Ligue. On va demander dès demain la saisie du CNOSF, on va aller au bout de notre démarche parce qu'on juge cette décision injuste vis à vis de la loi en France."

"Ils n'ont fait qu'appliquer les textes sans tenir compte de la situation en elle-même, a-t-il poursuivi. Il y a des entraîneurs en France qui entraînent avec des prête-noms alors que Guy Roux, lui, a tous ses diplômes et même beaucoup plus."

"J'espère que cette affaire va se régler devant le CNOSF et que Guy Roux va pouvoir continuer à travailler avec nous: il a beaucoup apporté au club depuis son arrivée il y a trois semaines", a conclu M. Martel.

De son côté, Guy Roux s'est déclaré persuadé que "le CNOSF (lui) rendra(it) justice".

"La commission juridique de la Ligue, en appliquant la charte du football, a pour l'instant refusé d'homologuer mon contrat, au mépris de la loi républicaine sur les discriminations", a déclaré Guy Roux sur la chaîne Infosport.

"Donc je pense que dans l'étape juridique suivante, c'est à dire le CNOSF (Comité national olympique et sportif français), on me rendra justice", a-t-il ajouté.

"On m'avait prévenu que la commission juridique est une commission qui n'a comme bible que la charte du football et qui travaille bizarrement en dehors du droit, a expliqué le technicien. Je savais qu'à ce stade, c'est-à-dire à la commission juridique de la Ligue, ce serait +non+. Et bien on va voir la suite", a-t-il ajouté.

Les propos de M. Soulier, qui a lui voté pour l'homologation du contrat de Guy Roux avec le RCL, sont à même de rassurer le président Martel.

"Personnellement, je concluais à l'inapplicabilité de l'article 653-5 de la charte du football professionnel, mais j'ai été mis en minorité, a souligné le président de la commission. Il faut que quelqu'un dise le droit, moi j'estimais qu'on devait le dire tout de suite, mais la commission, à 3 contre 2, ne m'a pas suivi".

"La question qui se pose est celle du caractère licite ou pas de cette charte, a-t-il conclu. C'est une question de droit. Je souhaite que le CNOSF se prononce rapidement".

Guy Roux avait signé début juin un contrat avec Lens après deux années d'une retraite qui devait être définitive et une quarantaine de saisons passées sur le banc d'un seul club, l'AJ Auxerre.