J'ai subi une agression sur l'autoroute, en rentrant du travail.
Je roulais à 130 au régulateur sur la voie de gauche, les voies milieu et droite étant occupées, et plus lentes.
Au loin, dans mon rétroviseur intérieur, je distingue un automobiliste (A) qui déboite d'un geste brusque de la voie du milieu vers la voie de gauche, au nez d'un autre automobiliste.
Déjà là, je me dis: "quel taré celui-là !"
Je le vois rapidement me rattraper, donc forcement à une vitesse supérieure à 130.
Il se colle à moi: il veut passer !
Je ne peux pas le laisser passer: la voie de droite n'est pas libre, et je ne vois qu'une échappée, bien plus loin qui permettrait de me rabattre, mais à la condition de largement dépasser les 130, puis de ralentir fortement pour m'insérer.
Je n'aime déjà pas la situation...
Je reste calme en attendant de pouvoir me rabattre.
Il continue de me coller, de plus en plus, à renfort d'appel de phares.
Je regarde, une bande de loulous, 4 ou 5 dans la voiture.
D'un coup un seul, il parvient à déboiter sur 2 voies, dépasse par la droite les 2 files pour revenir sur la file de gauche, et se positionner devant moi... et freiner !!!!!!! jusqu'à ralentir à 60km/h ! (autoroute fluide, mais chargée).
Je ralentie dans l'urgence, et je parviens à me rabattre au milieu: il se rabat à son tour au milieu, devant moi, et me fait signe de le dépasser sur la voie de gauche...
Je ne rentre pas dans son jeu, bien qu'il ralentisse encore plus !! je reviens sur la voie de gauche, mais je reste "derrière" lui.
Je crains qu'il profite d'être à la même hauteur pour faire son justicier, et donner un coup de volant.
Je ne sais comment, nous finissons au final par nous retrouver à la même hauteur: lui au milieu, moi à gauche.
Il ouvre sa fenêtre, hurle pour que j'ouvre ma fenêtre passager: je n'obtempère pas....
Il gueule, mais je me concentre sur ma route, il y a du monde, je garde mon sang froid .. au mieux...
J'entends un "boummmm" côté passager... mon passager m'explique que le gars nous a balancé quelque chose sur la voiture !!!!!!
J'hallucine, mais je garde mon sang froid: dans quel monde on vit, bordel !
Mon passager m'indique que c'est une bouteille d'eau d'1.5 litres, pleine (1,5kg !).
Après contrôle (rentré chez moi): rien à déclarer sur la carrosserie (griffe, renfoncement): le passager m'a indiqué que pour lui la bouteille a atterri sur les montants noirs de fenêtres.
A mon avis, le but du gars était de péter la fenêtre, puisqu'on ne voulait pas l'ouvrir....
La voiture (A) finit par s'éloigner.
Je prends ma sortie, sans prendre garde que lui aussi est sorti.
Au feu rouge, il s'arrête, descends de sa voiture, et vient vers ma voiture...
Long moment de solitude qui n'a durée que 2 secondes: la voiture est verrouillée, il demande d'ouvrir la fenêtre... que faire...
vite, réfléchir....
Si j'ouvre, il peut me décocher une droite.
Si je n'ouvre pas, c'est un taré, il risque de peter la vitre, ou de dégrader la voiture pour obtenir ce qu'il veut !
...
J'ouvre la vitre: il parle fort, et très agité.
Il me fait la morale en me rappelant que le code de la route indique qu'en temps normal, on roule le plus à droite.
Il me "rassure", faisant son gentil, en disant qu'il ne me frappera pas, mais qu'il pourrait très bien m'envoyer une droite, si j'insiste.
Calmement, je lui indique que le code de la route indique également de respecter les limitations de vitesse, et les distances de sécurité,
de ne pas doubler par la droite, et de respecter une vitesse minimum.
Il bafouille, il s'énerve, me répétant son argumentaire: vous devez rouler sur la voie la plus à droite ! "On est d'accord".
Je reste calme, je n'aurais rien à gagner à discuter avec lui, des voitures sont derrières nous: la circulation est bloquée.
Je lui réponds "je suis d'accord" pour mettre fin à la conversation.
(j'aurais pu "monter au créneau", le risque étant que ces "amis" dans la voiture, viennent à son secours, et qu'on se retrouve dans les faits divers du journal du lendemain matin...)
Le feu est rouge, le gars redémarre... et grille le feu !!!!!
Je suis "sonné", abasourdi... je suis comme figé, le reste du trajet.
Je rentre chez moi, je revois les images, les situations, comment cela aurait pu dégénérer encore plus, le contrecoup de l'agression me monte à la tête.
Je suis choqué... j'espère que cela passera, que je parviendrais à dormir.
Que cela ne m'obsédera pas quand je conduirais dans les prochains jours...
Je le vis mal.
Monde de dingue....
